Le procédé

Comprendre la méthanisation :
en quoi est-elle une technologie vertueuse ?

La méthanisation est un processus biologique naturel qui, via la fermentation de matières organiques, produit une énergie verte renouvelable (le biogaz) et un fertilisant et amendement naturel (le digestat).

On observe cette réaction naturelle par exemple dans les marais, les sédiments, les rizières ou encore dans la panse des vaches !

Pour produire cette énergie verte et ce fertilisant, des matières organiques fermentescibles issues de l’agriculture et des déchets produits sur le territoire (résidus organiques des repas, denrées périmées du commerce) sont dégradées par des bactéries, en l’absence d’oxygène (anaérobie) et dans un milieu chaud (42°C), dans des cuves closes et étanches appelées “digesteurs”.

Le résidu de matière organique, appelé digestat, est un amendement et fertilisant sans odeur, qui sera épandu dans les champs. Le biogaz produit est épuré, il devient ainsi du biométhane qui sera injecté dans les réseaux de gaz pour alimenter les citoyens et les industries du territoire avec une énergie locale et renouvelable.

La méthanisation : la solution pour valoriser
les déchets ORGANIQUES locaux

On distingue deux types de déchets alimentant les unités de méthanisation : les déchets agricoles et les biodéchets. 

Les déchets agricoles peuvent être les suivants : 

  • Résidus de culture
  • Effluents d’élevage (fumiers et lisiers)

Pour les agriculteurs, la valorisation de ces déchets est un atout. Les déchets agricoles ont leur importance toute particulière : ils proviennent directement des terres agricoles, et y retourneront sous la forme de digestat. 

En fonction de la quantité de déchets agricoles perçus, le complément d’intrants du méthaniseur est constitué de biodéchets. L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. » (Source). 

Ces biodéchets proviennent des collectivités environnantes et entreprises du territoire. Avec la généralisation du tri des biodéchets imposé par la loi à partir du 1er janvier 2024, des solutions de traitement spécifique de ces déchets organiques vont devoir être mis en place : la méthanisation est une solution vertueuse pour traiter ces biodéchets.

Les couverts végétaux (CIVE ou CIMSE) :

une culture indispensable pour la protection des terres

 

Bientôt obligatoires sur toutes les parcelles agricoles entre deux cultures, les couverts végétaux pourrons être valorisés grâce à la méthanisation. 

Sur une exploitation agricole, l’interculture correspond à la période qui se situe entre la récolte d’une culture principale et le semis de la suivante. Pendant cette période, le sol reste habituellement nu. Ici, il s’agira de cultiver, pendant cette période, une culture dite intermédiaire, qui sera utilisée pour alimenter l’unité de méthanisation. On l’appelle couvert végétal. Ce couvert végétal ne rentre pas en concurrence avec les autres cultures destinées à l’alimentation humaine ou fourragère : il s’insère dans le cycle de rotations des cultures agricoles et devra être récolté avant maturité pour laisser la place à la prochaine culture alimentaire.

CIVE : Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique
CIMSE : Cultures Intermédiaires Multi Services Environnementaux

Cette pratique présente plusieurs avantages agronomiques : ces plantes permettent de lutter contre le lessivage et l’érosion des sols, nourrissent ceux-ci en matière organique et en azote et limitent le besoin en désherbage ! 

La couverture des sols a une importance toute particulière dans les zones agricoles dites “vulnérables”. C’est ainsi devenu un élément de “conditionnalité” des aides de la nouvelle Politique Agricole Commune, applicable au 1er janvier 2023, dans ces zones sensibles aux aléas climatiques. En d’autres termes, elle prend la forme d’une obligation à respecter pour l’agriculteur pour prétendre toucher les aides PAC. Et la généralisation de cette obligation sur tout le territoire se profile avec le changement climatique. 

En aucun cas le couvert végétal ne saurait remplacer les cultures principales pour un exploitant. Le décret n° 2016-929 du 7 juillet 2016 pris pour l’application de l’article L. 541-39 du code de l’environnement définit strictement ce qu’est une culture principale, rendant impossible de cultiver uniquement des couverts végétaux.

Le bioGNV, une autre utilisation du gaz
issu de la méthanisation

Des conséquences concrètes et positives pour le territoire : au service des habitants, mais aussi des collectivités ! La création de gaz local se destine à la consommation des foyers, mais aussi à la fabrication de biocarburant ! 

En sortie de digesteur, le biogaz est épuré pour ne conserver que le biométhane, qui est ensuite injecté dans le réseau GRDF. Une autre installation est possible à proximité d’une unité de méthanisation : une station GNV, qui permet de faire le plein de carburant bioGNV sur les véhicules dédiés ! 

On parle de bioGNV car issu d’une filière renouvelable, tandis que le GNV est issu de gaz naturel de source fossile. Le bioGNV peut être sous forme liquide (bioGNC) ou comprimée (bioGNC). 

De par la nécessité d’une pompe spécifique, et du coût attractif de ce carburant,  le bioGNV est souvent utilisé sur des flottes de véhicules lourds de type camions, cars ou bus. Transports publics, ramassage d’ordures… Des véhicules généralement sous gestion des collectivités ! 

Ce carburant est aussi une réponse à la stratégie de baisse d’émissions par le secteur du transport : catégorisé 1 dans les vignettes Crit’Air réglementant la circulation des véhicules en ville, le bioGNV tend à se généraliser pour les véhicules à moteur thermique. Avec une flotte de véhicules bioGNV, la collectivité montre ainsi l’exemple.